Saint Julien du Gua
Historique
NAISSANCE D'UNE CONGREGATION A St JULIEN DU GUA
Les religieuses du Cœur de Jésus et de Marie, dont la maison mère est à Tournon, sont bien présentes dans notre ensemble interparoissial : à St Sauveur, à St Pierreville et à l'hôpital de Marcols. Mais sait-on qu'elles ont été fondées chez nous, et plus précisément dans le village de St Julien du Gua ?
En 1720, le curé Jean BLACHERE, animé d'une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, arrive dans cette paroisse. Sous son impulsion, St Julien du Gua sera la première paroisse du diocèse de Viviers consacrée au Sacré Cœur. Le tableau qui orne encore aujourd'hui le maître autel de l'église rappelle cette consécration. Mais le curé BLACHERE a aussi le souci de l'éducation et de la vie matérielle de ses ouailles. En 1748, il ouvre une école et une filature de soie qu'il confie à des religieuses. Quelques années plus tard, toute l'œuvre du bon prêtre est emportée dans la tourmente révolutionnaire. Les sœurs sont chassées, l'école fermée.
Mais la semence jetée en terre par le père BLACHERE n'est pas morte, et, dès la paix revenue, les habitants du village vont trouver une fille du Gua, Suzanne CHARBONNIER, et lui demandent de rouvrir l'école. Suzanne va se former chez Marie RIVIER, qui vient de fonder à Thueyts les sœurs de la Présentation de Marie, puis elle revient au Gua et, avec une compagne, Françoise ROURE, elle ouvre l'école en 1802.
Le 11 novembre 1810, les deux jeunes femmes prennent l'habit religieux. Suzanne devient sœur Saint-Julien et Françoise sœur Marie. La congrégation du Sacré-Cœur de Jésus venait de naître.
En 1816, l'abbé Claude-Martin COSTE est nommé curé de St Julien du Gua. Il va aider la petite communauté naissante, qui vient de s'agrandir de deux nouvelles sœurs, à rédiger la règle de la congrégation, qui sera approuvée par Mgr DE MONS, évêque de Mende et de Viviers, en 1817. Sœur Saint-Julien en sera la première supérieure.
Dans cette première moitié du XIXème siècle, c'est une véritable floraison de congrégations nouvelles qui éclos dans tout le Vivarais. La petite congrégation de St Julien du Gua se développe rapidement. Des écoles s'ouvrent dans les villages voisins. Les sœurs se trouvent maintenant à l'étroit dans leur maison du Gua. Mère Rosalie, la deuxième supérieure, envisage de s'installer dans une plus grande localité aux communications plus faciles. En 1846, elle achète une maison à l'entrée de Privas. Ce devait donc être la fin de la maison-mère dans notre canton... mais l'évêque en avait décidé autrement !
En effet, Mgr GUIBERT ne permit pas l'installation des sœurs à Privas, mais il ordonna à la supérieure d'aller à St Pierreville diriger, puis remplacer une petite congrégation locale qui végétait. A cet effet, on acheta la maison d'Orthial, à la sortie du bourg. En 1851, la maison-mère y fut transférée et on y établit le noviciat et une école. La population du Gua, très mécontente de ce départ, garda cependant quatre religieuses pour l'instruction des enfants.
La maison-mère restera 10 ans à St Pierreville. Le nouvel évêque, Mgr DELCUSY, ayant enfin permis l'installation à Privas, le 31 janvier 1861, mère Rosalie quitte Orthial où l'école demeurera et où elle fonctionne encore aujourd'hui.
De Privas, la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus va s'étendre jusqu'en Dordogne, comme congrégation enseignante et hospitalière. Le 24 septembre 1949, elle va s'unir avec une autre congrégation ardéchoise, les "Filles du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie" de Tournon, pour devenir la congrégation du Cœur de Jésus et de Marie dont la maison-mère est désormais à Tournon.
Aujourd'hui, la petite congrégation née dans la vallée de l'Auzène a franchi les mers, puisque, depuis 1970, les sœurs sont présentes à Madagascar, et en particulier une sœur de chez nous, sœur Marie-Christophe VALETTE, de St Sauveur.
St Julien du Gua, berceau de la communauté, a toujours la joie de voir revenir en été quelques religieuses qui viennent prendre un peu de repos en ce lieu chargé de souvenirs.